Un bocage bien vivant : comprendre cet héritage paysager
Impossible de parcourir le Pays de Bégard sans être marqué·e par l’enchevêtrement harmonieux de talus, de haies, de champs et de petits chemins. Cette mosaïque végétale, nommée bocage, façonne le territoire depuis des siècles. Mais au-delà de l’image de carte postale, le bocage remplit une multitude de fonctions essentielles.
Une définition enracinée dans l’histoire rurale
Le bocage s’étend sur une grande partie de la Bretagne historique. Il s’agit d’un système agraire qui mêle parcelles de tailles modestes, délimitées par des haies vives plantées sur des talus de terre. Les chemins creux, quant à eux, serpentent à travers ces étendues, résultat de siècles de passage et d’érosion, et participent à la magie de la balade.
Si l’on s’attarde sur une carte IGN (Institut Géographique National), le Pays de Bégard affiche une densité de haies supérieure à la moyenne française : environ 120 mètres linéaires de haies par hectare sur certaines communes, contre à peine 40 mètres en France hexagonale (source : INRA, "Le paysage du bocage en Bretagne").
Pourquoi tant de haies ?
- Démarcation foncière : Elles délimitent les parcelles et servaient à empêcher le bétail d’errer.
- Protection : Les talus protègent les cultures des vents, fréquents sur le littoral nord-breton, tout en retenant l’eau et la terre.
- Production : Les haies fournissaient bois de chauffage, fourrage, fruits, et nectar pour le miel.