Le poids de l’histoire et des traditions dans la définition des frontières
Le découpage du Pays de Bégard remonte aux anciens “pays” paysans bretons. Jadis, ces frontières informelles répondaient à la paroisse, au bassin de vie, aux habitudes de marché ou de langue. Par exemple, le breton trégorrois, parlé ici jusque dans les années 1960, différait de celui du Goëlo plus maritime ou de l’Aven.
Au Moyen Âge, la seigneurie de Bégard rayonne autour de son abbaye cistercienne, fondée au XII siècle. Ce monastère marque longtemps le centre de gravité du territoire. Les foires, les pardons, les marchés hebdomadaires auxquels se rendent les habitants des alentours, tissent une chair vivante au “Pays” ;
ce sont ces usages qui expliquaient – souvent plus que les pierres – l’étendue du territoire de Bégard.
La création du Canevet, canal à ciel ouvert alimentant l’abbaye, servait également de repère naturel et social. Chacun, dans les villages limitrophes, se définissait “du côté” ou “de l’autre côté” du Canevet !